Le Pape s’est exprimé dimanche à l’occasion de Journée internationale contre les Mutilations Génitales Féminines.
Le 6 février marque la Journée internationale contre les Mutilations Génitales Féminines (MGF), qui sont des interventions qui modifient ou provoquent des blessures aux organes génitaux féminins pour des raisons non-médicales. À cette occasion, le Pape s’est exprimé pour dénoncer ce qu’il estime être, avec la traite des femmes, une des « deux plaies de l’humanité ».
Le souverain pontife a appelé « ceux qui en ont la responsabilité à agir de manière décisive pour empêcher aussi bien l’exploitation que les pratiques humiliantes qui affligent en particulier les femmes et les jeunes filles ».
« Cette pratique, malheureusement diffuse dans différentes régions du monde, humilie la dignité de la femme et porte gravement atteinte à son intégrité physique. »
C'est aujourd'hui la Journée internationale contre les mutilations génitales féminines. Cette pratique, malheureusement répandue dans différentes régions du monde, humilie la dignité des femmes et porte gravement atteinte à leur intégrité physique.
— Pape François (@Pontifex_fr) February 6, 2022
Les mutilations génitales féminines sont pratiquées dans 30 pays d’Afrique et du Moyen-Orient. On estime que 200 millions de femmes et de jeunes filles dans le monde ont subi des mutilations génitales féminines. Un nombre qui augmenterait de 4 millions chaque année.
Paola Magni est responsable du dossier des MGF au sein de l’AMREF, association de santé présente dans 35 pays. Si elle reconnaît des progrès faits au niveau de plusieurs pays, elle rappelle que « le processus est très long car il est essentiel que la communauté elle-même décide d’abandonner la pratique ».
Elle révèle une nouvelle pratique de certaines communautés kényanes de rituel de passage à l’âge adulte.
« Récemment, certaines communautés kényanes ont pris la décision d’abandonner les mutilations. Il reste ce moment de passage à l’âge adulte avec un rituel, qui maintient toujours cette identité culturelle, mais pendant la cérémonie, au lieu de ce terrible geste, il y a une bénédiction des filles et la remise de livres, et cela montre comment la communauté se rend compte de la valeur d’une fille. »
La pandémie, en entraînant la fermeture des écoles, l’isolement dans les foyers et l’augmentation des mariages forcés de mineurs, a cependant freiné les progrès et même entraîné un recul des résultats obtenus au niveau de la lutte contre les mutilations génitales féminines.
À l’occasion de cette journée internationale, l’Organisation des Nations-Unies a rappelé que, « au-delà de l’extrême douleur physique et psychologique, ces pratiques comportent de nombreux risques pour la santé, pouvant aller jusqu’à la mort ».
M.C.